jeudi 5 novembre 2020

La voleuse


La Covid s'est immiscée chez nous, telle une voleuse...

Voleuse de santé,de temps, de quiétude.

Voleuse d'expériences d'adolescence,porteuse de souffrances.

Malgré notre hypervigilance depuis le début de cette véritable démence, elle a réussi à se frayer un chemin à travers nos gestes de bienveillance et non par négligence. Jamais on ne saura par quelle petite faille elle s'est glissée. À la résidence de son père, comme mon mari est proche aidant ?  Par mon travail à l'école, en étant restée asymptômatique ? 

Je te mentirais te dire que cette nouvelle ne nous a pas jetés sur le derrière. On était pourtant loins de se croire à l'abri, bien au contraire. Comme quoi ce virus est si sournois et imprévisible. 

Deux semaines plus tard, mon mari se porte beaucoup mieux et n'a eu aucune complications. Par miracle, les enfants et moi avons été épargnés. Je suis convaincue que 2 anges veillent sur nous: Nathalie et Évelyne.

Quatorze jours isolés, à se protéger mutuellement en prenant toutes les mesures nécessaires, à faire l'école à la maison, du télétravail et beaucoup de temps à dessiner, écrire, lire, prendre soin de nous.

Lundi, je retourne au travail. Masque, visière, désinfectant dans le sac banane, bienveillance et patience pour nos élèves qui eux, ne demandent qu'à s'épanouir, apprendre et s'amuser à travers cette pandémie. De notre côté, on s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer leur sécurité ainsi que la nôtre, tout en leur donnant une éducation de qualité en respectant les besoins de chacun, avec les moyens qui nous sont donnés et beaucoup, beaucoup d'amour. 

J'ai tellement hâte d'aller marcher, retrouver mon équipe de travail, les élèves, et cette liberté qui m'est chère. Malgré cette anxiété toujours un peu présente, je nous considère chanceux d'être passés au travers sans trop de heurts et mes pensées vont aux familles et aux personnes ayant perdu un être cher ou ayant été frappés de plein fouet par ce virus. 

Cette bataille n'est pas terminée. Ne baissons pas la garde, restons vigilants, soyons à l'écoute de ceux qui en ont besoin.

Cette période aura marqué nos vie à jamais...mais il y a moyen d'en tirer du positif et de s'y accrocher.

Du temps nous a été volé, mais on en a aussi gagné. Ce temps, si précieux, ne reviendra pas. Tâchons d'en faire quelque chose de beau, de grandiose, d'humain. 

Prenons soin de nous, prenons soin les uns des autres.

Hélène xx





mardi 20 octobre 2020

Le rôle principal



Photo: Pixabay

J’ai le grand bonheur de t’annoncer que tu as décroché le premier rôle ! Je sais qu’à plusieurs reprises, tu ne t’étais pas présentée aux auditions, prétextant que tu n’étais pas encore prête pour le plus grand rôle de ta vie. Cette fois, c’est la bonne. Et je t’annonce que non seulement tu as su décrocher le rôle principal, mais je te laisse carte blanche pour la trame sonore, la scénarisation, la réalisation ainsi que la production avec budget illimité.

Je suis consciente que tous ces chapeaux peuvent te faire un peu peur, mais laisse-moi te donner un peu plus de détails. Au niveau du budget, tu vas vite te rendre compte que pour raconter la plus belle des histoires, il n’en coûte souvent pas un sou. Tu sauras puiser au fond de toi les ressources nécessaires qui sauront donner vie aux plus belles des aventures.


La trame sonore, tu la choisiras minutieusement. Peut-être sera-t-elle variée, passant du classique par moment au heavy metal par d’autres, mais peut-être opteras-tu plutôt pour un même style tout au long du film.


Pour ce qui est de la scénarisation, je pense que c’est là que tu y trouveras le plus de plaisir. Avoir la liberté d’écrire une histoire selon sa créativité, son bagage de vie, son inspiration du moment et sa personnalité, c’est tout simplement magique !  


Le rôle de réalisatrice te permettra d’y ajouter encore plus ta touche personnelle, en choisissant les scènes qui seront mises en avant plan, les prises de vues, et en attribuant les rôles de ceux qui graviteront autour du personnage principal: toi. Rappelle-toi que chaque rôle attribué a une très grande importance, des personnages secondaires aux figurants. 


Peut-être as-tu compris que le film dont je parle ici, c’est celui de ta vie, de ton histoire. C’est pourquoi tous ces chapeaux dont je t’ai parlé ci-haut sont d’une importance cruciale. Tu as décroché le rôle principal de ta  vie. Tu es la seule responsable de la façon dont se déroulera ton histoire, des personnages qui s’y trouveront, du scénario, de ta trame sonore.


Tes choix feront en sorte que ton histoire te ressemblera, que ton scénario sera digne d’un film d’action, un film d’amour ou une comédie. Bien sûr, il y aura des imprévus. Bien sûr, tu devras souvent rectifier le tir, ré-écrire le scénario mais toujours en gardant en tête, que c’est de ton histoire dont il est question, de ta façon de voir et de vivre ton scénario. 


Tu as décroché le rôle principal de ta propre vie. Et quand tu fouleras le tapis rouge, tu pourras en être fière, puisque tu sauras à ce moment, à quel point tu as su remplir chacun de ces rôles avec brio, en te mettant toujours en avant-plan, avec beaucoup d’amour, de persévérance et de respect envers toi, en toute liberté et créativité.


Hélène xx


jeudi 1 octobre 2020

Lettre à mes petites voix

À toi...cette petite voix qui me chuchote que je n’ai pas le droit de vaincre mes peurs, à celle qui me crie parfois à tue-tête que je ne mérite pas d’être là où j’aspire être, celle qui me sermonne en plein milieu de la nuit que mes rêves sont trop grands, celle qui se permet de me dire que je suis née pour un petit pain…


À cette voix qui me hurle son venin en me rabaissant comme une moins que rien, à celle qui réussi à me faire de l’ombre en me regardant de haut, à celle qui me méprise à grands coups de ''Penses-y même pas!'' et de ''Tu n’y arriveras jamais !''


À toi, qui semble tout connaître de moi alors que tu n’en sais rien, à cette voix rauque et cruelle qui me crache dessus comme la pire des pourritures, à celle qui répète encore et encore, que mes efforts sont vains et sans valeur…


J’ai des petites nouvelles pour toi, des petites nouvelles pour vous toutes…


Ma tête et mon coeur n’ont plus de place pour vous. J’ai beaucoup mieux à faire qu’écouter vos mesquineries et vos idées noires. 


J’ai d’autres voix à entendre, beaucoup plus mélodieuses, harmonieuses et radieuses.


Je leur laisserai toute la place.  Place aux voix qui sauront me guider, me réconforter, me faire cheminer, m’encourager et avancer. 


Bienvenue aux voix de coeur, bienveillantes, qui sauront m’apporter douceur, confiance, amour et liberté. 


C’est l’écho de ces voix que je désire entendre, encore et encore, chanter à mes oreilles, bercer mes nuits et apaiser mes peurs. C’est le murmure de ces voix qui saura m’accompagner dans les moments les plus sombres, m’apportant lumière et confiance.   


Il leur arrivera peut-être parfois de crier, afin de s’assurer que j’entende bien leurs messages, que je ne passe pas à côté de leurs précieux conseils. Ces voix seront les miennes, mes voix du coeur. Celles que je puiserai au plus profond de mon être et qui me permettront d’être qui je suis, le personnage principal de mon histoire, la femme libre et créative que je suis, celle qui a ce besoin de vivre intensément, selon ses valeurs, ses convictions, ses besoins.


Alors voilà… place à la plus belle des symphonies; la mienne.


lundi 24 août 2020

Le calme au milieu de la tempête





Encore hier, on jouait à 1,2,3...chatouilles ! L'histoire du soir, c'était notre moment à nous. Notre livre préféré, Je t'aimerai toujours, de Robert Munsch. Je vous l'ai lu, encore et encore, toujours avec un petit pincement au coeur alors que je tournais la dernière page . Ce livre dénoncait le passage du temps, tout en osant nous faire croire que ces moments passés ensemble allaient se transformer, petit à petit, alors que je souhaitais secrètement en rester là par moment. On était si bien, si complices !  Il m'arrivait de mélanger les mots de l'histoire par trop de fatigue, et chaque fois, vous me remettiez sur la bonne voie, car il n'était pas question de ne pas lire l'histoire telle qu'elle se devait ! 

Dans l'histoire, l'adolescent prenait peu à peu ses distances, grommelait des mots parfois incompréhensibles, parfois blessants.  Depuis un bout de temps, déjà, on est rendus à cette partie de l'histoire. L'auteur avait raison !  Le temps allait transformer peu à peu les moments qu'on allait passer ensemble. Le temps, tel un coup de vent, et la pandémie qui a tout arrêté.

Avec le confinement, on s'est retrouvés tous les 4, 24h sur 24 dans notre petit semi-détaché. Papa et maman en télétravail, et vous deux à poursuivre vos études en ligne. On a rénové la cour, car on savait qu'on allait y passer la grande partie de notre été. Mur d'escalade surplombant la piscine, tiki bar, plage...on y a mis le paquet. On a joué au ballon dans la piscine comme s'il n'y avait pas de lendemain., comme quand vous étiez petits. On a ri, on a fait le courant, joué à la tag. Je vous ai fait honte chaque fois que je dansais ma danse du confinement ou que je chantais dans l'auto. On est allés en famille au service à l'auto du Dairy Queen, on s'est levés aux petites heures du matin pour aller voir le lever du soleil et explorer la région. On a fait du poulet frit. On s'est couchés tous les 4 sur le toit du bar un soir, pour regarder les étoiles. On a même joué à des jeux de société (o.k. avec beaucoup d'insistance de ma part !)  Ce n'était pas Hawai comme prévu, mais quelle aventure incroyable ! 

Ces petits moments me ramenaient chaque fois à cette période de 1,2,3...chatouilles (sans les chatouilles aujourd'hui car j'ai peine à vous effleurer sans que vous vous esquiviez !).  Le confinement a permis de nous rapprocher, même si par moments il nous a aussi éloignés.  Je vous mentirais vous dire que ça a toujours été rose.  Il y a eu des frustrations, des soupirs, des yeux qui roulent, de la chicane, des matins où je perdais patience de ne pas arriver à vous tirer du lit.

Mais on était ensemble. Ensemble à ne pas devoir s'habiller tirés à 4 épingles, à partager les repas parfois gastronomiques mais plus souvent qu'autrement, plutôt ordinaires... tsé, avec ce qu'on avait.   Pis c'était ben correct comme ça parce qu'il faisait chaud, il faisait beau, et rester enfermée dans ce temps-là m'arrache toute once de bonne humeur.  

Vous m'avez souvent entendue dire "maudite Covid!"...  mais au fond, parce que je vous avais près de moi et en santé,  je ne lui en veux pas tant que ça.   J'en voulais plus à ceux qui vivaient leur été comme en 1999 tout en souhaitant qu'à cause d'eux-autres, on ne serait pas pognés avec ça pendant 10 ans. 

Demain, je recommence le travail après 5 mois et demi.   La semaine prochaine et la semaine suivante, ce sera à votre tour.   Je ne sais pas à quoi ressembleront les prochaines semaines, les prochains mois.  Mais ce que je peux vous dire, c'est que 2020 restera gravé en ma mémoire à jamais.   Pas cette pandémie, non, mais tous ces moments précieux passés en votre présence. Ces moments tous aussi forts les uns que les autres. Cette chance que j'ai eue de vous avoir encore aussi longtemps à mes côtés, à bâtir des souvenirs et à grandir ensemble, même sans chatouilles ! Le calme, au beau milieu de la tempête, mon château-fort, mon phare, c'est auprès de vous que je l'ai trouvé. 

Je vous aime fort et vous aimerez toujours, la nuit comme le jour...dans les moments ordinaires comme dans les extraordinaires. 



Maman xx



lundi 3 août 2020

Je ne t'avais pourtant pas invitée







Tu t'es présentée là, comme ça.   Tu t'es glissée en douce sous mes draps, meublant mes nuits de tes faux-pas, agrippant de tes mains frémissantes mon corps déjà fragile,  ma tête déjà en pleine ébullition. 

Je ne t'avais pourtant pas invitée.  Mais peu importe, ton désir l'emportait haut la main sur ce que moi, je souhaitais du plus profond de mon âme.   

Si seulement tu avais pu te contenter de ne meubler que mes nuits...mais c'était plus fort que toi.   Tu persistais à rester même à la première lueur du jour,  t'amusant à y jeter un peu de noirceur, de frémissements, de tremblements, d'étourdissements.   M'étourdir semblait être devenu ton leitmotiv, ta raison de vivre, ton acharnement.

Je sentais ton emprise, tant sur mon corps que sur ma tête.   J'aurais voulu crier mais mon souffle coupé m'en empêchait. Mon corps, écrasé sous ton poids, avait peine à bouger. J'étais paralysée...par la peur, la peine, l'incompréhension.  

Il t'arrivait parfois de me donner un peu de lousse, comme si tu rallongeais la corde mais pour mieux la retirer par la suite.  Pour m'en étrangler, peut-être, même. Je me réveillais en sursaut, toujours avec toi à mes côtés, qui me regardait avec cette satisfaction dans le regard, cette démence, cet acharnement. J'étouffais, je cherchais mon souffle, je n'étais plus en contrôle.  Ce contrôle, tu l'avais pris, avec tout le reste, telle la pire des égoïstes.

Tu étais déterminée, comme si c'était ton plus bel engagement, l'accomplissement d'une vie.  Mais je ne t'avais pourtant pas invitée dans la mienne. Puis, je me suis mise à me questionner si j'avais peut-être laissée la porte entrouverte.  Juste un peu... par inadvertance ou encore par négligence.  Je me suis remise en question pour ce que tu me faisais subir, toi.  

Et ça me rendait folle, encore plus. Je réalisais alors avec torpeur que tu étais en train de gagner. Je n'allais pas me laisser faire. J'avais une vie à vivre, à aimer. J'avais des choses à faire, mais surtout, je devais être de tout mon être. Et tu ne faisais pas partie de l'équation. Je ne t'avais pas invitée. 

Alors chaque nuit, avant de dormir, j'ai prié pour que tu ne viennes pas cette nuit-là. Je me suis assurée de bien fermer la porte à double-tour. J'ai tenté par tous les moyens possibles de calmer mon âme, mon corps, mon coeur.  J'ai dessiné, j'ai écrit, j'ai marché, j'ai peint, j'ai lu, j'ai médité, j'ai exploré, j'ai aimé.  

Petit à petit, j'ai senti ton emprise me donner un peu de lousse... cette fois, pour vrai. Je t'ai laissée savoir que tu n'étais pas la bienvenue dans ma vie, dans mon lit, dans ma tête, mon corps, mon âme.  Tu t'es éclipsée peu à peu. Je me suis ressentie en vie, libérée de toi, de tes manigances, de ces satanées nuits blanches. 

Je sais par contre que tu me guettes, au seuil de la porte, prête à revenir hanter mes nuits, défier mes jours, chercher la moindre petite faille ou tu pourrais bien t'immiscer.  

Laisse-moi te dire que tu n'es pas la bienvenue.  

Je ne t'ai pas invitée et ne t'inviterai jamais, maudite Anxiété.

Hélène, Fashionista en cavale xx





dimanche 12 juillet 2020

Quand la nature te parle (la leçon de l 'arbre)


En prenant cette photo, lors d'une récente cavale improvisée, je me suis sentie interpellée par cet arbre. Un peu comme s'il avait quelque chose à me dire, une leçon à m'apprendre.

Il se tenait droit et fier, au beau milieu de nulle part, sortant du lot par sa différence, seul.

Au fait, je me suis reconnue dans cet arbre...

Il m'arrive souvent de me sentir un peu à part, par les limites que je m'impose, les règles ou la routine que je choisis de briser, mes idées bien arrêtées, ma créativité des fois un peu flyée, mon anxiété, ma personnalité par moments très réservée, parfois  beaucoup plus extavertie, mon côté sage, puis rebel...bref, je suis une véritable boîte à surprises !

Mais tu sais quoi ?   En vieillissant, je me rends compte que je vis de mieux en mieux avec ça.  Au fait, j'assume de plus en plus qui je suis, je me respecte beaucoup plus aussi et j'apprends à ne plus me soucier autant de ce que les autres peuvent bien penser de mes idées, de moi, de mes folies et de mes sagesses !  

En ce temps de pandémie, j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à tout ça. Et je dois dire que je suis fière. Fière de croire en moi de plus en plus et de me respecter. Fière d'assumer pleinement mes différences, mes valeurs, ma personnalité unique et mes idées parfois folles qui m'allument et me permettent d'avancer à ma façon. 

Cet arbre sort du lot par sa différence mais également par sa grandeur, ses bases solides, sa fierté.  Il lui arrivera sûrement, par l'usure du temps, de braver des tempêtes. Peut-être perdra-t-il quelques feuilles au passage, quelques branches aussi.   Mais c'est à travers ces tempêtes qu'il continuera de grandir, ancrer ses racines au sol davantage, mais toujours en gardant ses couleurs. 

Plutôt que tenter de faire de l'ombre aux autres, il saura leur apporter réconfort, entraide et leçons d'humilité. Peut-être saura-t-il s'inspirer des plus grands, comme des plus petits, puisqu'ils ont tous des leçons à donner, sans pour autant chercher à être comme les autres, mais lui-même. Un point c'est tout.

Nous sommes tous uniques, grands à notre façon, ayant chacun nos propres couleurs et personnalités. Et ensemble, quelle belle diversité nous formons ! Et si on célébrait nos différences et fêtions cette richesse inestimable, en donnant le meilleur de nous-mêmes et en étant authentiques,  simplement ? 

Hélène, Fashionista en cavale xx

Ma fille et moi
Ma fille et moi, sentier du Mont King, Parc de la Gatineau



jeudi 28 mai 2020

Le cerveau droit, véritable thérapeute









Le cerveau droit comme thérapeute...plutôt controversé comme pensée, non ?  Pourtant, dans mon cheminement personnel, je dois dire que la créativité m'a certainement été plus bénéfique que les quelques thérapies que j'ai suivies.  Bon, o.k...  remettons les choses en perspective. C'est plutôt une combinaison d'un peu tout ça. Mais la créativité a joué le plus grand rôle dans la guérison de ma dépression il y a quelques années, j'en suis convaincue. 

Depuis le début du confinement, j'ai l'impression entendre plus parler de créativité. Pourtant, je suis consciente que ce mot fait peur à plusieurs. Le problème, c'est que plusieurs pensent qu'être créatif, c'est avoir la capacité de créer une oeuvre d'art digne des plus grands musées. Si tu es de ceux-là, ce n'est pas le cas, je te rassure tout de suite !

J'aimerais te partager une prise de conscience que j'ai fait dernièrement, concernant la créativité. Tout a commencé par la recherche de mon mot-phare, pour l'année 2020.  Suite à la plus belle des soirées passée avec mon amie Évelyne en décembre, malgré la peine face à ce cancer, nos conversations lors de cette soirée mémorable ont plutôt porté vers la créativité, la confiance et la gratitude. Cette femme a été une grande inspiration pour moi et pour plusieurs. Un être de lumière, une femme positive, résiliente, une belle âme. Elle me manque beaucoup.

En revenant chez moi ce soir-là, mon mot-phare m'est apparu comme une évidence:  être.

Dans cette société ou le verbe faire a tendance à prendre beaucoup de place, nous écorchant au passage par cette fichue anxiété de performance, il est primordial de ne pas négliger le verbe être.

J'ai choisi de me concentrer sur le ''être'' plutôt que le ''faire''.  C'est dans la créativité que j'arrive le plus à ''être'', me concentrant alors sur le moment présent, arrivant à oublier le petit hamster qui roule dans ma tête et en me faisant confiance, le plus possible.  Que ce soit en dessinant (ce que je fais énormément depuis le début du confinement), en écrivant, en peignant un tableau, en créant une recette, en revalorisant un meuble, en dansant (au grand désespoir de mes ados !) ou encore en créant un bijou (activité que j'avais un peu délaissée dans les dernières années).

La citation ''Trust the process'' (Fais confiance au processus) prend alors tout son sens.  Plutôt que s'attarder au résultat et ainsi risquer d'augmenter mon niveau d'anxiété en me demandant à quoi va bien ressembler mon tableau, si ma recette va être mangeable ou encore si la photo de mon oeuvre sera ''instragramable'',  je me laisse plutôt guider par mon intuition, en me créant une bulle juste à moi et en savourant chaque seconde de mes traits de crayon ou de pinceau et je me permets d'être, simplement.


Je te mentirais te dire que j'arrive à vivre pleinement mes moments de création à tout coup. En réalité, j'ai tendance à mettre la charrue devant les boeufs, à l'occasion. À ce moment-là, le ''faire'' prends le dessus alors que je voudrais tellement pouvoir me coudre une robe même si je n'ai pas encore appris à enfiler le fil sur la machine à coudre ou crocheter des accessoires pour chats alors que je n'ai pas encore maîtrisé l'art du crochet (malgré les 10 pelotes de laine et les 12 crochets que je me suis procurée !)  

Dans ce temps-là, je dois me parler et prendre du recul. Je suis une autodidacte, j'aime apprendre par moi-même mais je n'ai pas de patience pour regarder des tutoriels. Je fais des essais, je fais des erreurs, mais cela aussi fait partie du processus, non ? 

Et chaque fois que je me permets ces petits moments de créativité, ma belle amie Évelyne m'accompagne. Je me souviens de ses douces paroles, je ressens la confiance sans limites qu'elle avait en moi et  surtout, comme elle a toujours su si bien le faire, je me permets d'être, tout simplement. 

Alors n'hésite pas, lance-toi.  Et rappelle-toi: ''Trust the process'' !

Hélène xx

samedi 28 mars 2020

Quand le mot liberté prend un tout autre sens






Parmi mes valeurs les plus profondes, la liberté et la créativité vibrent très fort en moi. C'est ce que je prône et crie haut et fort, spécialement depuis le début de Fashionista en cavale.

Depuis 2 semaines, la liberté en a pris pour son rhume. Loin de moi l'idée de faire un vilain jeu de mots, ici ! Du moins, c'est l'impression que j'ai eue au départ.   Confinement était synonyme de petite prison (bien que de verre, je l'admets !), un mal nécessaire pour le bien-être de tous.  Dès le départ, j'ai suivi les consignes à la lettre.  Mon asthme faisant en sorte d'être plus à risque de complications, j'ai pris toutes les précautions nécessaires et je me suis vite placée en isolement avec ma petite famille.

En toute honnêteté, cette liberté, je dois t'avouer que je l'avais prise pour acquis. Après l'avoir rêvée pendant un bon moment, j'avais l'impression de l'avoir enfin atteinte et je n'étais pas prête de la laisser me glisser entre les doigts!  

Mais voilà que cette liberté m'était volée, que ma famille ne pouvait plus vivre sa vie d'avant, que notre voyage en amoureux au mois de mai venait de prendre le bord, que je n'allais pas pouvoir rendre visite à mes parents, que l'incertitude et l'anxiété face à cette pandémie prenait déjà toute la place, meublait mes nuits d'insomnie et me comprimait la poitrine davantage. La liberté m'avait bel et bien glissée entre les doigts... le temps d'un instant.

Le temps que je me raisonne, que je me parle, que je réalise à quel point cette liberté, dans le fond, ne m'avait jamais quittée. On devait juste apprendre à la vivre autrement. 

Cette liberté est présente au quotidien, quand on veut bien la voir. Elle se manifeste de tellement de façons ! Par les rayons de soleil réchauffant mon visage en ce moment, assise confortablement sur ma galerie, par ces rendez-vous virtuels amicaux et familiaux, cette recette qu'on prend finalement le temps d'essayer, ces échanges via les réseaux sociaux qui ma foi, me semblent plus humains qu'avant, ces activités familiales improvisées, créatives, chaleureuses... ces soupers, virtuels ou dans notre petit cocon familial, ces coloriages, ces arcs-en-ciel...

La liberté a simplement pris un tout autre sens... en changeant ses priorités, en nous ramenant à l'essentiel, en nous inculquant de nouvelles valeurs, celles qu'on avait peut-être plutôt oubliées ou encore choisi de ne plus voir...  Elle nous a ouvert les yeux sur ce qu'il y a de plus beau. Sur nos enfants qui s'émerveillent, bien cachés dans leur cabane de fortune au salon, sur nos ados qui partagent une passion, un talent, une conversation... Sur notre couple qui se sert les coudes plus que jamais pour tenir le fort...

Mais d'abord et avant toute chose, être libre, c'est reconnaître d'avoir la chance d'être en vie. C'est ça, la vraie liberté...vivre l'instant présent car on ne sait pas de quoi sera fait demain. 

Alors vas-y, permets-toi d'être libre malgré ce confinement. Plus tu seras responsable, plus tu seras en mesure de profiter de cette liberté encore longtemps et tu permettras à ton entourage d'en faire autant. Permets-toi de voir toute cette beauté et bonté qui t'entoure, même si rien n'est tout à fait comme avant.  Et si quelqu'un près de toi se sent seul ou est en détresse, n'hésite pas à lui apporter l'aide nécessaire. Un appel, un texto, une épicerie... peut faire une si grande différence !

J'ai un petit exercice à te proposer. Dans un cahier, sur une feuille ou encore sur notre téléphone, si tous les jours, on y écrivait 3 à 5 événements vécus dans la journée, qui nous ont fait sentir libres, bien, en vie ? 

Question de mettre en valeur ces petits moments de liberté !

P.S. Ce voyage en amoureux n'est que partie remise. L'important présentement, c'est la vie. C'est réinventer la liberté et focusser sur l'essentiel...pour l'amour, par amour.

Le prochain billet portera sur l'importance de la créativité au quotidien, en confinement ou pas ! 

En toute liberté et créativité,
Hélène xx









mardi 17 mars 2020

Un anniversaire pas comme les autres







Cher papa,


Aujourd'hui, c'est ta fête !

Cette année, on ne se rassemblera pas telle que le veut la tradition, pour tes 84 ans.

Tu n'auras pas droit à 84% de rabais sur ton repas au Pacini.

C'est un anniversaire pas comme les autres...

Si tu savais comme j'aimerais te serrer fort dans mes bras !

Mais je veux que tu saches que le plus beau cadeau que l'on va t'offrir, aujourd'hui, c'est la santé.

En respectant les recommandations, en restant chacun chez soi, en toute sécurité.

Le respect, tu as su nous l'inculquer tout au long de notre vie, à mes soeurs et moi.

Tu as travaillé fort, t'assurant qu'on ne manque jamais de rien. 

Papa, tu as toujours été d'un calme exemplaire.

C'est ce dont nous avons tous besoin, aujourd'hui...de respect et de calme.

Notre plus beau cadeau est de vous savoir en santé, maman et toi, en sécurité à votre résidence.

Ensemble,on va vaincre ce virus.

Et quand tout cela sera derrière nous, on fêtera comme jamais auparavant...les anniversaires, mais aussi la vie, ce plus précieux des cadeaux.

Je t'aime, papa !

Hélène xx