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mardi 26 janvier 2021

Lettre à la fille de 40 ans que j'ai été

 Salut Hélène,

Je t'annonce que tu ne fêteras pas ton anniversaire à New York...puisque la simple pensée de te retrouver dans cette ville hyperactive te donne le vertige.  Il semblerait que tu n'es pas retournée au travail en septembre. C'est que l'été dernier a fait comprendre à ton corps qu'il en avait assez...à ta tête, aussi. 

Tu t'es toujours sentie au-dessus de tout.  La Super Woman qui a toujours été capable d'en prendre.  Celle qui travaillait en relation d'aide et qui, sans le savoir, était un cordonnier bien mal chaussé !  Un dégât d'eau le 24 juin aura été la goutte de trop. Le vase était déjà plein... L'année scolaire venait à peine de terminer et tu l'avais trouvée éprouvante, celle-là...tant physiquement que psychologiquement.  Les pieds dans l'eau, vous n'avez eu d'autre choix que vous retrousser les manches et vous mettre au travail. Monter les meubles en haut, tenter de limiter les dégâts le plus possible. Après tout, vous aviez un voyage familial à Walt Disney de planifié, début juillet ! 

Après avoir entreposé une bonne partie des meubles et fait séché le tout, vous êtes partis pour Disney vivre votre voyage de rêve.  Dix jours de pur bonheur, à se lever tôt et se coucher tard afin de ne pas en manquer une seconde, à vous fabriquer des souvenirs tout en savourant le moment présent et en tissant lentement votre cocon familial. 

Cet été, tu t'es retroussée les manches tout en baissant doucement les bras, bien que tu refusais de t'en rendre compte.  Tu étais en vacances mais pourtant, tu sentais tout le poids du monde peser sur tes épaules. Tes rires se faisaient de plus en plus rares, laissant place à l'irritabilité, à ce besoin de te retirer de plus en plus sans pour autant savoir où aller...

La nuit, tu avais peine à dormir, inquiète des nombreux messages que ton corps te lançait..ces messages qui au début étaient plutôt subtils, étaient devenus flagrants, impossible de ne pas écouter.  Parfois, ton corps se mettait à trembler, quelques secondes, quelques minutes.  Souvent, des spasmes faisaient perdre le contrôle à ton bras, ta jambe... Tu avais l'impression que tes nerfs étaient en train de lâcher.  Un après-midi, tu es sortie sur la galerie avec la forte impression que tu étais sur le bord de faire un infarctus. Ta poitrine se contractait, tu étouffais. Peut-être était-ce une crise de panique... comme la fois dans la salle de bain de tes parents, 13 ans plus tôt, en préparant tes bagages pour retourner à Hong Kong. 

Un soir, un ami vous rendait visite et jasait avec ton mari au sous-sol. Tu pliais des vêtements dans le salon et les enfants se chamaillaient en haut, te réclamaient, ne voulaient pas dormir. Tu étais épuisée, vidée...tu as craqué.  Tu avais l'impression que tu allais provoquer un autre dégât d'eau tellement tes pleurs étaient devenus incontrôlables ! Ton ami a ressenti ton désarroi et à bout de souffle tu lui a lancé la phrase: '' Je n'en peux plus...''  Enfin...tu arrivais à le dire. Tu mettais des mots sur tes maux.

L'année de tes 40 ans ne sera pas celle que tu avais imaginée.  Elle laissera des traces, des empreintes profondes qui resteront gravées à jamais dans ton adn et qui guideront chacun de tes pas pour les prochaines années à venir. Cette année-là, aussi souffrante qu'elle a pu être, t'apportera aussi les plus belles leçons de vie.  Elle t'apprendra la résilience, tu en ressortiras plus forte, plus sereine, plus déterminée que jamais à vire la vie comme tu l'aimes, une vie qui te ressemble et dont tu seras dorénavant le personnage principal.  La dépression ne te définira pas.  Elle te conscientisera. 

Dans tes bagages, tu apprendras à en diminuer la charge, à en diversifier son contenu afin de faire face aux nombreux imprévus qui se présenteront sur ta route. Tu y ajouteras du beau, du bon, du doux. Tu y mettras de la couleur...beaucoup de couleur; tu privilégieras les vêtements transformables au gré de tes envies, de la température, du confort et de ta créativité du moment. Tu feras de même avec ta vie, que tu transformeras au gré de tes envies, de ta météo intérieure, du confort dont tu auras besoin et de ta créativité, celle qui deviendra de plus en plus importante dans ton cheminement.  

Cette année-là, tu choisiras le chemin de la liberté.  Celui qui te mènera hors des sentiers battus, qui te permettra de sortir de ta zone de confort, à maintes occasions. Tu opteras pour la route qui sera sinueuse. Celle qui t'offrira les plus belles aventures. Après tout, les lignes droites, ça n'a jamais été toi. Tu as toujours préféré l'abstrait au concret, les courbes au linéaire...

New York ne bougera pas. Il t'attendra quelques années. Le temps que tu sois prête, que tu aies envie de le découvrir dans toute sa splendeur, par toute ta splendeur. 

xx





jeudi 28 mai 2020

Le cerveau droit, véritable thérapeute









Le cerveau droit comme thérapeute...plutôt controversé comme pensée, non ?  Pourtant, dans mon cheminement personnel, je dois dire que la créativité m'a certainement été plus bénéfique que les quelques thérapies que j'ai suivies.  Bon, o.k...  remettons les choses en perspective. C'est plutôt une combinaison d'un peu tout ça. Mais la créativité a joué le plus grand rôle dans la guérison de ma dépression il y a quelques années, j'en suis convaincue. 

Depuis le début du confinement, j'ai l'impression entendre plus parler de créativité. Pourtant, je suis consciente que ce mot fait peur à plusieurs. Le problème, c'est que plusieurs pensent qu'être créatif, c'est avoir la capacité de créer une oeuvre d'art digne des plus grands musées. Si tu es de ceux-là, ce n'est pas le cas, je te rassure tout de suite !

J'aimerais te partager une prise de conscience que j'ai fait dernièrement, concernant la créativité. Tout a commencé par la recherche de mon mot-phare, pour l'année 2020.  Suite à la plus belle des soirées passée avec mon amie Évelyne en décembre, malgré la peine face à ce cancer, nos conversations lors de cette soirée mémorable ont plutôt porté vers la créativité, la confiance et la gratitude. Cette femme a été une grande inspiration pour moi et pour plusieurs. Un être de lumière, une femme positive, résiliente, une belle âme. Elle me manque beaucoup.

En revenant chez moi ce soir-là, mon mot-phare m'est apparu comme une évidence:  être.

Dans cette société ou le verbe faire a tendance à prendre beaucoup de place, nous écorchant au passage par cette fichue anxiété de performance, il est primordial de ne pas négliger le verbe être.

J'ai choisi de me concentrer sur le ''être'' plutôt que le ''faire''.  C'est dans la créativité que j'arrive le plus à ''être'', me concentrant alors sur le moment présent, arrivant à oublier le petit hamster qui roule dans ma tête et en me faisant confiance, le plus possible.  Que ce soit en dessinant (ce que je fais énormément depuis le début du confinement), en écrivant, en peignant un tableau, en créant une recette, en revalorisant un meuble, en dansant (au grand désespoir de mes ados !) ou encore en créant un bijou (activité que j'avais un peu délaissée dans les dernières années).

La citation ''Trust the process'' (Fais confiance au processus) prend alors tout son sens.  Plutôt que s'attarder au résultat et ainsi risquer d'augmenter mon niveau d'anxiété en me demandant à quoi va bien ressembler mon tableau, si ma recette va être mangeable ou encore si la photo de mon oeuvre sera ''instragramable'',  je me laisse plutôt guider par mon intuition, en me créant une bulle juste à moi et en savourant chaque seconde de mes traits de crayon ou de pinceau et je me permets d'être, simplement.


Je te mentirais te dire que j'arrive à vivre pleinement mes moments de création à tout coup. En réalité, j'ai tendance à mettre la charrue devant les boeufs, à l'occasion. À ce moment-là, le ''faire'' prends le dessus alors que je voudrais tellement pouvoir me coudre une robe même si je n'ai pas encore appris à enfiler le fil sur la machine à coudre ou crocheter des accessoires pour chats alors que je n'ai pas encore maîtrisé l'art du crochet (malgré les 10 pelotes de laine et les 12 crochets que je me suis procurée !)  

Dans ce temps-là, je dois me parler et prendre du recul. Je suis une autodidacte, j'aime apprendre par moi-même mais je n'ai pas de patience pour regarder des tutoriels. Je fais des essais, je fais des erreurs, mais cela aussi fait partie du processus, non ? 

Et chaque fois que je me permets ces petits moments de créativité, ma belle amie Évelyne m'accompagne. Je me souviens de ses douces paroles, je ressens la confiance sans limites qu'elle avait en moi et  surtout, comme elle a toujours su si bien le faire, je me permets d'être, tout simplement. 

Alors n'hésite pas, lance-toi.  Et rappelle-toi: ''Trust the process'' !

Hélène xx

mardi 25 juillet 2017

Briller





Je dois vous avouer une chose...je n'ai jamais aimé être le centre d'attention. Dans les bars, ce n'était pas moi qui dansait sur les colonnes de son, chantait à tue-tête ou me pavanait au beau milieu du plancher de danse. J'étais plutôt discrète, préférais jaser et observer qu'être sous les projecteurs. Pourtant, j'avais une vie sociale plutôt remplie et j'adorais être entourée d'amis et faire de nouvelles rencontres. 

Il m'est arrivée de me dire: ''Décoince-toi, fille !  Vas-y sur la colonne de son, chante-la ta toune préférée, toi qui aime chanter !'', mais...trop souvent, la gêne l'emportait et j'en souffrais en silence.  Manque de confiance, peur du jugement...

Avec les années, je me suis améliorée. Je me donnais des défis et je les relevais avec brio, fière. C'est de cette façon que je fonctionne...en m'obligeant de me mettre dans des situations qui me sortent de ma zone de confort. Comme cette fois, lors de mon arrêt de travail en 2011.À l'aube de ma quarantaine, j'ai fait du jogging dans le quartier, vêtue d'un costume d'écossais soufflé, coiffée d'une perruque orange et d'un béret.  Ma fille m'a accompagnée et trouvait ça très drôle ! Pas mal plus que mon ado qui décida plutôt de rester à la maison! Aussi folle que j'ai dû avoir l'air, en ce début octobre (même pas proche de l'Halloween), ça m'a aussi fait un bien fou.  J'ai décidé ce jour-là que ce que les autres pensaient m'importait peu. J'avais envie de m'éclater un peu, et si je faisais sourire, tant mieux ! Sinon, tant pis.

Aujourd'hui, j'ai choisi de briller.  Briller, c'est croire en soi, se mettre en avant-plan et vivre ses rêves à fond la caisse.  Briller, c'est arrêter de se soucier de ce que les autres peuvent bien penser, ce qui ne permet qu'assombrir notre lumière et nous empêcher d'avancer. Car dans la noirceur, il est plus difficile de mettre un pied devant l'autre, n'est-ce pas? On a beau avoir les yeux grands ouverts, on n'ose pas avancer de peur de se blesser ou de tomber sur le grand méchant loup de notre enfance (qui aujourd'hui,on s'entend, peut se présenter sous bien d'autres formes!)

Briller, en se le répétant  tous les jours, en l'écrivant sur un tableau, dans un agenda, une note auto-collante... Il y a tellement de façons de briller!  À chacun de trouver la sienne, de trouver son étincelle et en faire un feu d'artifices.  Un premier pas, un sourire, un geste, un coup de téléphone, une invitation, une action qu'on a tendance à remettre...

Mes bijoux sont pour moi une source insatiable de créativité et sont devenus pour moi ma véritable étincelle. Mais c'est beaucoup plus que ça.  Les rencontres, qu'ils me permettent de faire, le bonheur qu'ils procurent aux autres, chaque commentaire en lien avec mes bijoux, c'est en plein coeur que je les reçois. Et j'aime bien penser qu'à travers mes bijoux, quelqu'un se permet de briller, se mettre en avant-plan, en y trouvant une signification spéciale, en tombant en amour avec une de mes créations, en se faisant plaisir et en étant fière de le porter. Que ce soit pour aller danser sur une colonne de son, se présenter à une entrevue pour un nouvel emploi, une soirée romantique ou entre amis,  mon étincelle devient la vôtre et je suis tellement fière de faire partie de ces moments où vous avez choisi de briller à votre tour. Merci !

De quelle façon allez-vous briller aujourd'hui ?

Hélène






 Capteur de rêve, cristal Swarovski