jeudi 28 décembre 2017

Notre Noël québécois en terre d'accueil chinoise




C'était notre deuxième Noël à Hong Kong, et notre premier en tant que parents d'un adorable garçon de trois mois.  Ce Noël-là allait être très spécial, car nous avions appris,  dix jours auparavant, que notre périple à l'étranger allait se terminer plus tôt que prévu. Au début février, nous allions retourner au Canada, à notre grand bonheur ! Cette annonce fut décidément notre plus beau cadeau de Noël. Nous allions nous établir près de Montréal, et mes proches allaient voir notre garçon grandir.



Il fallait fêter cette bonne nouvelle !  Nous avons alors pensé  inviter deux couples d'amis français que nous avions rencontrés à notre terre d'accueil.  Pourquoi ne pas leur faire vivre un Noël typiquement québécois ?  Mon mari, avec ses idées de grandeur, n'allait pas faire ça à moitié ! Il m'a facilement convaincue en me promettant qu'il allait s'occuper de tout.  J'ai insisté pour préparer un beau dessert, question de participer à ma façon, entre deux allaitements et quelques changements de couches.

Je me suis dit qu'il serait préférable de préparer mon dessert à l'avance. De cette façon, mon mari aurait toute la place nécessaire pour préparer son festin, le lendemain.  J'ai décidé de faire des chaussons aux pommes et canneberges, une recette de mon père que j'ai toujours trouvée réconfortante. Ils étaient si beaux, tout dorés et gonflés, semblant prêts à exploser de bonheur !  En versant le sirop dessus, pouf...mes petits bonheurs se sont vite transformés en cauchemars...  Ils se sont affaissés d'un seul coup et leur nouveau look trempé ne leur faisait pas honneur. La présentation dans l'assiette n'aurait pas été digne d'un grand repas...  Dommage, car ils étaient bons !  

Ce soir-là, j'ai donc décidé de faire des farandoles aux framboises (décidément, les petits fruits rouges étaient de mise, pour fêter Noël en grand).  Ce dessert, je l'avais fait au moins trois fois auparavant, et ce fut une réussite à chaque fois. Comment pourrais-je manquer mon coup ?  Ils étaient parfaits, mes petits rouleaux de pâte garnis de framboises... Lorsque je suis allée voir leur progression au four, HORREUR: ils gonflaient , ils étaient beaux, mais de couleur bleue  ! Je n'avais pourtant pas pris des bleuets pour des framboises ?  La pâte était d'un bleu couleur moisie, peu appétissante...bleue ! 


Il était 22h30; je me vois encore, accroupie devant le four, les deux mains accrochées après la poignée de ce dernier, pleurant comme une Madeleine !  C'était pathétique... J'étais épuisée, je riais et pleurais à la fois.  Mais qu'est-ce que j'allais faire comme dessert ?  Mon petit côté perfectionniste en mangeait un coup ! Je n'avais plus le choix que d'attendre au lendemain. La nuit porte conseil, comme on dit. J'ai fini par  préparer des coupes de fruits frais, en étages, avec coulis de sucre à la crème, recette de ma grand-mère.  Pas mal plus simple, mais ce fut un succès ! O.K., ce n'était pas aussi joli que sur la photo, mais quand-même... Pour une jeune maman en manque de sommeil et d'inspiration, c'était  parfait !


Thierry a travaillé fort toute la journée. Il a préparé une belle grosse dinde ainsi qu'une farce, sans oublier une magnifique tourtière avec un beau bonhomme de neige découpé dans la pâte pour orner cette belle grande tarte à la viande, recette de sa mère. Tout était prêt pour faire vivre un Noël digne des québécois à nos amis français. Notre ami Jean-Marc apporta une bouteille de champagne, qu'il a 'sabrée' à la fenêtre avec succès. Comme il travaillait pour une prestigieuse compagnie de cristal, il nous a offert 2 superbes coupes en cristal (qui sont toujours dans leur boîte, d'ailleurs, par manque d'espace dans nos armoires !) ainsi qu'une belle carafe.

La dinde était parfaite, dodue et dorée à souhait !  En la sortant du four, la rôtissoire d'aluminium a pliée, et plein de gras s'est retrouvé sur notre plancher de marbre noir fraîchement lavé, les pantalons de Thierry et mes bas de nylon !  Heureusement, la cuisine n'était pas visible de la salle à manger !  Nous voulions faire une belle présentation, comme on voit dans les films...une belle grosse dinde dans un plat de service, n'est-ce pas réjouissant et appétissant ?  Thierry empoigna son oeuvre d'art pas les cuisses afin de la transférer dans la belle assiette de service.   Les 2 cuisses lui restèrent dans les mains, accompagnées non pas de la farce mais de nos fous rires !  Je lui demandai alors:  ''Allons-nous vraiment nous ouvrir un Bed and Breakfast à notre retour au Canada ?''  Nous avons servi les assiettes dans la cuisine; tant pis pour le plat de service !



La tourtière n'étant pas tout à fait à point, Thierry l'a laissée au four pendant que nous mangions l'excellente dinde. Vous me voyez venir, là, n'est-ce pas ? Pendant le souper, j'ai rappelé à Thierry que la tourtière était au four. Il s'est aussitôt précipité à la cuisine puis est revenu en me demandant si je voulais aller servir la tourtière, affichant un petit sourire en coin. Que pouvait-il arriver de plus ? La tourtière était calcinée !  On pouvait voir le bonhomme de neige en relief sur la pâte, tout aussi noir que le reste. Ce fut le clou de la soirée ! Nos invités ont insisté pour goûter à l'intérieur de la tourtière, n'ayant jamais goûté à ce mets de leur vie .


Cédric et moi, Noël 2000, Hong Kong
Quelle belle soirée ce fut... Nous avons eu beaucoup de plaisir et nos amis français doivent se remémorer tous les ans, ce beau Noël québécois, digne des Elvis Gratton de ce monde !  Pour notre part, ce souvenir n'est pas prêt de s'effacer de notre mémoire, et il me fait sourire, chaque fois que j'y pense.  Un moment escarpin qui s'est transformé malgré nous en pantoufle, mais que de plaisir en cette soirée ! 


Après tout,  ne trouve-t-on pas le plaisir et le bonheur dans la simplicité des petites choses ?

jeudi 19 octobre 2017

Ces nombreuses fois...#moiaussi

Cette fois où ce pur inconnu s'est arrêté devant l'abris d'autobus, m'abordant comme ceci: ''Je te donne 20,00 $ si tu me fais une pipe...''  à 16 ans. 

Cette fois où ce gars, rencontré depuis peu, s'est fait insistant et m'a dit: ''Dans le fond, je sais que c'est ce que tu veux aussi...''   à 23 ans.

Cette fois où mon collègue de travail m'a embrassée de façon impromptue, devant d'autres collègues dans un party.  Ce même collègue, qui se plaisait à me faire des commentaires déplacés, au travail, au téléphone...qui a insisté pendant des mois malgré mes nombreux refus, à 27 ans.






Cette fois où cet inconnu en a profité sur le plancher de danse d'un bar pour me poser la main sur une fesse...à 24 ans.

Cette fois où un autre collègue m'a dit, à plusieurs reprises: ''Je t'ai déjà dit de ne pas te pencher de même devant moi !''  à 26 ans.

Cette fois où mon gérant m'a dit: ''Tu sais que si tu viens à la convention avec moi, on devra dormir dans la même chambre...''  à 21 ans.

Ces nombreuses fois, ces gestes, ces paroles...je ne les ai jamais oubliés. Il n'y a pas de petits gestes, d'incidents isolés, de paroles envolées, d'erreurs de jugement. De tels gestes, de telles paroles, sont inacceptables et doivent être dénoncés. 

J'ai pu fuir, la plupart du temps...sauter dans le prochain autobus, prendre la porte, quitter mon emploi.

Il reste qu'avec du recul, je réalise à quel point ces paroles et ces gestes étaient abusifs et en atteinte à mon intégrité.

Je souhaite de tout coeur que ce mouvement permettra aux victimes de sortir de l'ombre et trouver la lumière.

Hélène xx




 



vendredi 4 août 2017

Lettre à la fille de 30 ans que j'ai été






 Il y a 2 ans, j'écrivais à la jeune fille que j'ai été, à 20 ans (pour le lire, c'est ici)  Je me suis dit qu'il serait intéressant de refaire l'expérience en écrivant à l'adulte de 30 ans que j'ai été.J'ai adoré faire cet exercice et je vous le conseille fortement. Ça nous permet de prendre du recul et selon moi, il n'y a personne de mieux placé que nous pour se comprendre et se parler.

Chère Hélène,

Te voilà maintenant maman et mariée !  Dire qu'il y a 2 ans à peine, ta vie faisait un virage à 180 degrés, suite à la rencontre d'un homme qui allait tout changer. Parce que la vie est faite ainsi: de rencontres, de voyages, de virages, de changements, de décisions à prendre, d'imprévus et d'expériences de toutes sortes.

Toi qui rêvais de trouver ton prince charmant, celui qui allait t'accepter avec tes qualités (aussi nombreuses soient-elles !) , mais tes défauts aussi !  Celui qui allait t'ouvrir son coeur et être prêt à faire un bon bout de chemin à tes côtés. Dire qu'en 3 mois seulement, tout ton univers allait être chamboulé et que tu allais prendre la décision la plus importante de ta vie. Tu as choisi de tout laisser derrière et aller rejoindre ton nouvel amour à l'autre bout du monde, Hong Kong, plus précisément.  Vous vous y êtes mariés et êtes revenus à trois, en 2001, votre beau Cédric dans les bras. Décidément, l'an 2000 aura été toute une porte d'entrée vers ta trentième année !

Cette expérience fut des plus enrichissantes, culturellement, mais aussi une des plus angoissantes pour toi. Se retrouver dans un pays étranger, pour y voyager mais surtout pour y vivre, comportait son lot de défis.  Devenir maman à l'étranger, peut bien sûr faire en sorte que tu t'isoles et te donne entièrement à ton bébé, voulant le protéger à tout prix et te protéger également.  Facebook n'existait pas encore...ni Facetime, ni Skype. Alors tu écrivais des lettres, parlais au téléphone et écrivais dans ton journal intime, cadeau offert par ta grande soeur dans le but que la famille puisse lire tes aventures et mésaventures à la fin de ce long périple. Écrire t'a beaucoup aidée à passer à travers cette expérience et tes premiers mois en tant que maman. 

À cet instant de ta vie, beaucoup en toi a changé.  C'est à ce moment, à l'aéroport, que le cordon s'est vraiment coupé avec ta mère.  À 28 ans, il était plus que temps, non  ? Bien que tu n'habitais plus chez tes parents, un filament y restait toujours accroché et te refusait sans le savoir, de te faire entièrement confiance et de foncer dans la vie. Mais là, tu n'avais plus le choix ! 

Là-bas, tu a appris à te débrouiller toute seule. L'horaire de ton futur mari faisait en sorte qu'il travaillait des heures impossibles et qu'il arrivait tard à la maison. Alors toi, tu en a marché un coup ! Tu as appris à prendre le Métro, à jouer du coude sur les trottoirs pour te frayer un chemin, tu t'es perdue à maintes reprises et retrouvée par toi-même, a fait de belles rencontres de femmes québécoises, françaises, chinoises... Tu t'es émerveillée, a appris à cuisiner autre chose que du surgelé, a appris à vivre en couple et quelques mois plus tard, à devenir une maman. Tu t'es aussi beaucoup ennuyée, rêvé de sauter dans le prochain avion à maintes reprises et a beaucoup pleuré.

Bref, ta fin vingtaine-début trentaine t'a propulsée telle une catapulte dans la vie, n'est-ce pas ? De grands changements en si peu de temps. Un accouchement ponctué de plusieurs complications. Des mélanges d'émotions constants, allant du bonheur à l'ennui, de l'extase à la tristesse, de la reconnaissance à la colère, de la confiance à l'insécurité, et j'en passe ! 

Ce bagage d'expérience t'aura rendue plus forte, tout en t'ayant fragilisée. Avec du recul, il est clair que cette aventure t'a beaucoup appris et t'a énormément apportée, mais elle a aussi laissé une blessure qui tarde à se cicatriser.  En ce début trentaine, nouvellement maman et mariée, il est primordial d'y voir et de panser tes plaies afin que tu puisses profiter pleinement de cette nouvelle vie qui s'offre à toi. Après tout, tu es maintenant de retour parmi les tiens, tu as un bébé en santé malgré l'accouchement difficile et tu as un mari qui t'aime plus que tout ! 

Et qui sait ? Peut-être que votre famille s'agrandira dans un avenir rapproché et que tu seras alors  outillée davantage pour mieux profiter des petits et grands bonheurs et pour affronter les embûches que la vie mettra sur ta route. S'il t'arrive encore de te perdre (physiquement, professionnellement, et émotivement), je te souhaite de te retrouver, tout au long de ta vie, comme tu as si bien sû le faire à Hong Kong.


Hélène, 45 ans 

Vue du balcon, Discovery Bay, Hong Kong



jeudi 3 août 2017

Puisque le temps, lui, n'attend pas...

En ce petit matin tranquille, j'ai eu envie de partager avec vous un billet que j'ai écrit il y a quelques années sur mon blogue Pantoufles et escarpins. Peut-être parce que je réalise de plus en plus à quel point le temps file... Probablement parce que mes 2 enfants viennent de terminer le primaire et le secondaire, et que cette année de congé, prise pour travailler sur mon entreprise, tire à sa fin ! Alors voici:

Le temps file, se faufile, se défile... Il poursuit son parcours sans jamais s'arrêter, nous surveillant du coin de l'oeil, sourire en coin, montre à la main. Le temps court...pris de panique, crie au feu et se pousse. Le temps ne fait que passer à la vitesse lumière, foudroyant sur son passage ceux qui n'ont su le défier.

Puisque le temps, lui, n'attend pas après le bonheur...il fait ce qu'il a à faire, de seconde en seconde, sans se poser de questions. Il garde sa vitesse de croisière et se fond dans le décor...pendant que certain le regarde passer sans crier gare. 

Puis, il frappe...parfois fort, causant la pire des tempêtes, celle qu'on n'a pas vu venir. Il nous surprend sournoisement, sans avertir, engouffrant avec lui nos plus beaux rêves d'avenir. Le temps nous a glissé entre les doigts, s'est enfuit à vive allure et ne reviendra pas. 

Alors...qu'attendons-nous pour défier le temps et vivre intensément chaque moment qui nous est offert? Puisque le temps, lui, n'attend pas...il n'en tient qu'à nous de vivre la vie dont on a droit. N'attendons pas le bonheur, créons-le, ici et maintenant. Une parole, un geste, un sourire...et on va changer le monde, une seconde à la fois. 

Quelle est votre recette pour profiter du moment présent ?

mardi 25 juillet 2017

Briller





Je dois vous avouer une chose...je n'ai jamais aimé être le centre d'attention. Dans les bars, ce n'était pas moi qui dansait sur les colonnes de son, chantait à tue-tête ou me pavanait au beau milieu du plancher de danse. J'étais plutôt discrète, préférais jaser et observer qu'être sous les projecteurs. Pourtant, j'avais une vie sociale plutôt remplie et j'adorais être entourée d'amis et faire de nouvelles rencontres. 

Il m'est arrivée de me dire: ''Décoince-toi, fille !  Vas-y sur la colonne de son, chante-la ta toune préférée, toi qui aime chanter !'', mais...trop souvent, la gêne l'emportait et j'en souffrais en silence.  Manque de confiance, peur du jugement...

Avec les années, je me suis améliorée. Je me donnais des défis et je les relevais avec brio, fière. C'est de cette façon que je fonctionne...en m'obligeant de me mettre dans des situations qui me sortent de ma zone de confort. Comme cette fois, lors de mon arrêt de travail en 2011.À l'aube de ma quarantaine, j'ai fait du jogging dans le quartier, vêtue d'un costume d'écossais soufflé, coiffée d'une perruque orange et d'un béret.  Ma fille m'a accompagnée et trouvait ça très drôle ! Pas mal plus que mon ado qui décida plutôt de rester à la maison! Aussi folle que j'ai dû avoir l'air, en ce début octobre (même pas proche de l'Halloween), ça m'a aussi fait un bien fou.  J'ai décidé ce jour-là que ce que les autres pensaient m'importait peu. J'avais envie de m'éclater un peu, et si je faisais sourire, tant mieux ! Sinon, tant pis.

Aujourd'hui, j'ai choisi de briller.  Briller, c'est croire en soi, se mettre en avant-plan et vivre ses rêves à fond la caisse.  Briller, c'est arrêter de se soucier de ce que les autres peuvent bien penser, ce qui ne permet qu'assombrir notre lumière et nous empêcher d'avancer. Car dans la noirceur, il est plus difficile de mettre un pied devant l'autre, n'est-ce pas? On a beau avoir les yeux grands ouverts, on n'ose pas avancer de peur de se blesser ou de tomber sur le grand méchant loup de notre enfance (qui aujourd'hui,on s'entend, peut se présenter sous bien d'autres formes!)

Briller, en se le répétant  tous les jours, en l'écrivant sur un tableau, dans un agenda, une note auto-collante... Il y a tellement de façons de briller!  À chacun de trouver la sienne, de trouver son étincelle et en faire un feu d'artifices.  Un premier pas, un sourire, un geste, un coup de téléphone, une invitation, une action qu'on a tendance à remettre...

Mes bijoux sont pour moi une source insatiable de créativité et sont devenus pour moi ma véritable étincelle. Mais c'est beaucoup plus que ça.  Les rencontres, qu'ils me permettent de faire, le bonheur qu'ils procurent aux autres, chaque commentaire en lien avec mes bijoux, c'est en plein coeur que je les reçois. Et j'aime bien penser qu'à travers mes bijoux, quelqu'un se permet de briller, se mettre en avant-plan, en y trouvant une signification spéciale, en tombant en amour avec une de mes créations, en se faisant plaisir et en étant fière de le porter. Que ce soit pour aller danser sur une colonne de son, se présenter à une entrevue pour un nouvel emploi, une soirée romantique ou entre amis,  mon étincelle devient la vôtre et je suis tellement fière de faire partie de ces moments où vous avez choisi de briller à votre tour. Merci !

De quelle façon allez-vous briller aujourd'hui ?

Hélène






 Capteur de rêve, cristal Swarovski



vendredi 14 juillet 2017

La croisée des chemins

J'ai toujours aimé les chemins de fer...même si, enfant, je rêvais souvent que j'étais couchée sur les rails et que je n'arrivais plus à bouger, alors que j'entendais au loin, le sifflement du train qui approchait !

En fin de semaine dernière, en vacances avec mes parents, je suis allée me promener seule en voiture. Le GPS ne m'a pas amenée là où je voulais aller au départ...mais peut-être que le destin a voulu que je me retrouve à cet endroit, au beau milieu de nulle part, à cette croisée des chemins. 

Des champs, un ciel bleu, une voie ferrée...et le silence. Je ne pu m'empêcher d'arrêter la voiture et aller marcher sur les rails. Seul le chant des oiseaux entrecoupait le silence comme pour le rendre encore plus beau !  

Depuis le début des vacances des enfants, le silence ne m'était plus très familier, voyez-vous. Alors j'en ai profité pour faire le plein ! Et j'ai réalisé à quel point je ne prenais pas assez le temps de vivre ces moments à fond. S'arrêter, regarder, respirer. 

Et cette croisée des chemins...ce signal m'appelait. Je me retrouvais là, physiquement à la croisée des chemins. Et mon coeur s'y est  accroché comme un prisonnier en cavale, à bord du train qui le mènera vers sa vie nouvelle, rempli d'espoir. 

Quel chemin prendre ? Quelle voie nous interpelle ? On ne le sait pas toujours, mais notre petite voix intérieure, elle, le sait. Elle crie très fort, pourtant ! Mais on ne l'écoute pas toujours, n'est-ce pas ?  

Alors je me suis dit qu'à partir de maintenant, plusieurs fois par semaine, j'allais partir en cavale au beau milieu de nulle part et me laisser guider non pas par le GPS mais par mon intuition, par mon coeur. Je partagerai avec vous des photos de ces cavales, à l'occasion.

Je ferai le plein de silence, regarderai la vie qui se trame tout autour, et prendrai le temps d'écouter ma petite voix intérieure, celle qui hurle à tue-tête et ne demande qu'à être écoutée. Et je trouverai ma voie...celle qui m'interpelle  et qui fera de moi la personne que j'ai enviée, que j'ai laissée trop longtemps cachée à l'intérieur de moi. 





 

La fiesta de ses 12 ans



L'organisation d'une fête n'est pas toujours de tout repos. Surtout quand la perfectionniste en soi décide de prendre le dessus. Cette année, pour la fête de ma fille, j'ai décidé de faire ça simple...en ne fêtant pas sa fête à la maison !  On allait juste avoir  une petite demie-heure à tuer à la maison avant notre départ pour le resto...question de faire changement du 'sleep-over'-pizza-cinéma maison de l'an dernier (lire ici: orteil ensanglanté lors de la course de sac de café, somnambulisme d'une qui a terrorisé toutes les autres, blessure à la lèvre d'une  après avoir reçu en plein visage un objet lancé par celle qui croyait avoir vu l'exorciste en personne !)

Ma fille rêvait d'une fête mexicaine. Je me suis alors mise en mode fiesta et fait une réservation dans un bon resto mexicain, sur la terrasse. Parce qu'il allait certainement faire beau et chaud, en ce 2 juin ! 

Et là, le souci du détail m'a rattrapée. J'ai parcouru une bonne partie des magasins à aubaines de la ville à la recherche de chapeaux mexicains, de fausses moustaches et bien entendu, d'une piñata. Piñata  en main, il fallait maintenant trouver de quoi la 'farcir'...et penser à l'endroit où se déroulerait son carnage. Après tout, nous n'allions quand-même pas faire ça au restaurant ! 

Le jour J, j'avais un petit rendez-vous d'affaires. Les heures étant comptées, je n'avais plus beaucoup de temps pour les préparatifs de dernières minutes. Une fois les bonbons achetés en vrac, je me suis précipitée au magasin d'escomptes pour quelques ballons. Alors là, coup de foudre !  Un ballon gigantesque en forme de moustache ! 12,00$...pour un ballon.  Je me suis dit qu'un bouquet de ballons m'aurait coûté aussi cher, sinon plus, et comme il n'y avait aucun ballon approprié pour une vraie fiesta, je n'ai pas été difficile à convaincre. Ce ballon était juste...parfait !

Je suis sortie fièrement du magasin avec ma grosse moustache en main, attachée après un joli poids. J'avais un plan en tête: tenir le ruban court, marcher vite vers la voiture et y glisser soigneusement la moustache. Vous me voyez venir, là, hein ?  En effet,  le vent en décida autrement... Une fraction de seconde après ma sortie du magasin, une bourrasque de vent vint arracher la moustache de son ruban, me laissant en plan avec seul le joli poids dans les mains.  Nul besoin de courir après ma moustache (et par le fait même, avoir l'air encore plus folle !).  La moustache est allée terminer sa course folle dans un arbre, une cinquantaine de mètres plus loin !

Un flot d'émotions me rattrapa...ce ballon m'avait quand-même coûté 12,00 $  ! Plutôt loufoque, comme situation, non ? Heureusement, ils m'ont préparé un autre ballon sans frais, puisque la commis n'avait pas attaché le ballon assez solidement.  Je ne sais pas combien de temps la moustache est restée dans l'arbre...mais elle y est restée au moins tout le temps que j'ai été à l'épicerie acheter de quoi faire mes cupcakes  piñata !

 Pour notre petite demie-heure avant le resto, j'avais monté un photobooth avec accessoires mexicains. Les filles se sont bien amusées !  Notre arrivée au resto s'est fait dans le plus grand éclat, avec nos sombreros, moustaches et  piñata ! Bien sûr, il faisait si froid que l'option terrasse était hors de question.   On a fait sourire les clients et on a mis de l'ambiance dans le resto !  Après un copieux repas suivi du dessert combien trop sucré (mais joli !), on a décidé d'amener la piñata à la plage. On la lançait dans les airs et à tour de rôle, les filles lui donnait un coup de pieds jusqu'à ce que les petits sacs de bonbons se répandent au sol, à leur grand bonheur.  C'était beau à voir, au coucher de soleil !
Verdict: fête réussie !  Mais simple ?  Pas tant que ça, finalement ! C'est bien moi, ça...mais je me console en me disant que ça achève.  Ou pas ?  Je me suis déjà essayée en lui annonçant que sa prochaine fête d'amies allait être pour son 'Sweet 16'...mais avec la réaction que j'ai reçue, pas certaine que ce sera le cas !



mercredi 19 avril 2017

Ces naufrages




Ces naufrages, en temps houleux...ceux que l'on fait en ramant à contre-courant, en perdant le nord, en tentant d'affronter les tempêtes...

Ces naufrages, en période de grand vent, qui nous font dériver de notre trajectoire initiale, nous bousculent, nous écorchent au passage, nous jettent une poignée de sable aux yeux et font en sorte que tout devient vague et semble maintenant hors de portée...

Ces naufrages font de nous qui nous sommes. Ils sont parfois nombreux, dans une vie. Des petites bourrasques au tsunami, ils feront surface au moment où on s'y attend le moins. 

Mais de ces naufrages, naissent l'expérience, la confiance et la résilience. Ils nous forgent, nous endurcissent, nous adoucissent aussi, nous guident, nous redonnent même la vie, alors qu'on pensait l'avoir vue filer entre nos doigts. 

Ces naufrages nous donnent un second souffle, une seconde chance, et le vent dans les voiles pour  affronter les prochaines tempêtes. On ressort de chaque naufrage un peu plus fort, mieux équipé et prêt à refaire surface en se tenant la tête hors de l'eau.  

La tempête finit toujours par s'apaiser...toujours. Même le pire des tsunamis, avec son flot d'émotions, se retire vers le large et laisse place au calme. 

Il peut être long de reprendre son souffle et émerger de ces naufrages, mais en prenant une respiration à la fois, aussi petite qu'elle puisse être, on se donne la chance de voguer vers des eaux plus calmes, plus sereines,  vers de nouveaux horizons.

Hélène xx




   

                                
                                       
               

vendredi 10 mars 2017

Le coup de foudre




Photo: Pexels
J'ai eu quelques coups de foudre, dans ma vie. Vous savez, quand nos yeux se posent sur lui et qu'une force supérieure nous empêche de continuer notre route vers l'endroit où on devait aller au départ (où ça, déjà ?!) On ne peut s'empêcher d'y toucher, de l'observer sous toutes ses coutures et le souhaiter ardemment prendre place dans notre nid douillet, à nos côtés, pour l'éternité ! Notre coeur se met alors à battre la chamade dans notre poitrine, on a beau tenter d'aller voir ailleurs, on y revient toujours et tout ce qu'il y a autour semble moche et sans intérêt...plate, plate, plate.

Ça m'est arrivé encore cet après-midi...avec la petite jupe noire qui me faisait de l'oeil à son tour. Elle est tenace, celle-là, je vous l'assure !  Depuis vendredi dernier, elle s'est essayée à deux reprises plutôt qu'une...et elle a bien failli m'avoir. Notre contact a été plus intime, aujourd'hui...puisque j'ai osé la glisser tout doucement devant moi, et là, ce fut plutôt douloureux comme expérience. Car comble de malheur, elle était affichée en solde ! Une vraie honte, de laisser cette beauté fatale en plan...à attendre de trouver l'âme soeur qui s'avèrera malheureusement ne pas être moi ! 

Elle était en solde, au prix dérisoire de 29,99 $ à 70 % de rabais, et je l'ai laissée là...tout bonnement. Je suis sortie de la boutique sans oser regarder derrière, de peur de retourner me jeter dans ses fringues. Une fois le seuil de la boutique franchi, j'ai eu le sentiment d'avoir battue à plates coutures (c'est le cas de le dire !) cette envie folle de faire une dépense compulsive. Et c'est à ce moment que j'ai eu une pensée pour mes petites bottes rouges...

Fashionista en cavale
Ces bottillons à talons aiguilles en velours rouge vif, avec de jolis petits boutons sur le côté...ceux-là même qui m'ont fait craquer il y a plus d'un an sur le web et qui en quelques clics, deux temps trois mouvements, sont devenus à moi ! Le problème, c'est que du haut de mes 5'9, je n'ai pas hérité du talent de ma 'moyenne' soeur pour marcher avec des talons aiguilles...alors pourquoi diable m'être acheté ces bottes ? 

Peut-être pour accompagner le manteau de printemps aux manches trop courtes que j'ai commandé en même temps, avec le chandail de style grand-mère, et la jolie tunique bleue indigo qui est arrivée à destination déchirée au beau milieu du dos ! Sans oublier de mentionner que les belles petites bottes là, et bien elles étaient aussi déchirées à 2 endroits ! Non mais quelle histoire...

Pourquoi n'aie-je pas retourné le tout ? Parce qu'après avoir essayé à plusieurs reprises d'envoyer un courriel au site de vente chinois, et ce, sans succès à cause de problèmes 'techniques' sur le site, je me suis découragée, et je me suis dit que le manteau, j'allais tout simplement lui retrousser les manches plutôt que passer mon temps à tirer dessus, que j'allais cacher les petites déchirures à l'aide d'un Sharpie rouge et que j'allais soudainement me trouver des talents de couturière et tenter de sauver l'avenir de ma tunique !

Photo: Pexels
Verdict: j'ai porté le manteau 2 fois, le chandail style grand-mère 1 fois, la tunique est toujours déchirée dans le fond de mon garde-robe et mes petites bottes rouges...bien juchées sur une tablette, juste au bord, menaçant de venir me crever un oeil chaque fois que je glisse la porte du garde-robe. Aie-je besoin de dire que je ne les ai JAMAIS portées ? Et qu'elle n'ont pas eu droit à la thérapie du Sharpie rouge non plus... C'est ma 'moyenne' soeur qui va être contente de les porter au printemps (je l'entends ici en train de jubiler !)

Bref, si j'ai laissé la petite jupe noire en boutique, aujourd'hui, c'est que je me suis dit: ''Wo, là...poses-toi la question...en as-tu vraiment besoin ? L'aimes-tu au point que tu vas la porter pour genre, l'éternité comme tu l'avais souhaité au premier regard ?''  Peut-être que si j'y retourne une troisième fois, qu'elle me fait toujours de l'oeil...là, ça se peut que je lui fasse une petite place dans mon garde-robe. Mais je vais avoir pris le temps d'y penser, de l'essayer et de l'aimer encore plus !
Vous est- il arrivé de faire des achats coup de foudre et le regretter par la suite ? 





vendredi 24 février 2017

Elles...des plumes à mes ailes




Photo: Fashionista en cavale

Elles sont plusieurs...

À avoir occupé une grande place dans ma vie, à m'avoir inspirée, secouée dans les moments où j'en avais besoin sans le savoir. Elles m'ont soutenue dans des moments de détresse, fait rire aux larmes alors que la tristesse semblait prendre toute la place. Elles m'ont encouragée dans mes projets les plus fous, laissée partir au bout du monde cet automne de '99 les yeux remplis d'amour, d'amitié et d'espoir. Elles ont été là plus que jamais à ce moment de ma vie...sans pourtant pouvoir l'être physiquement. Elles ont été là à mon retour,  à écouter mes aventures...  mes mésaventures, aussi  !


Elles ont su retenir certaines paroles à l'occasion, les déballant au moment venu, parfois avec grâce, parfois un peu tout croche, mais toujours avec authenticité et respect. À maintes reprises, elles ont ajouté des plumes à mes ailes, en me donnant la poussée et la confiance nécessaire pour prendre mon envol.

Elles m'ont réconfortée lors de mes peines d'amour (et Dieu sait qu'elles ont été nombreuses !), m'ont accompagnée lors de soirées bien arrosées sans oublier de prendre de mes nouvelles le lendemain. Elles ont été solidaires, solides, ancrées, tant dans mon cœur que dans leurs valeurs. Elles m'ont aidée à devenir qui je suis, sans le savoir, en étant elles-mêmes, en faisant partie de ma vie et en me laissant faire partie de la leur. Je leur en suis tellement reconnaissante ! Quelle chance de les avoir croisées sur ma route, quelle bénédiction de les savoir toujours tout près, à un coup de fil, une touche de clavier.

Ma mère, mes sœurs, mes amies, ces femmes au grand cœur et d'une générosité hors du commun, merci de faire partie de ma vie. Merci pour cette solidarité féminine, qui est d'une richesse inestimable.

Ces rencontres n'ont pas lieu par hasard...chaque personne se présente sur notre chemin pour une raison, au bon moment de notre vie. Il nous arrive de faire routes à part, puis nos chemins se croisent à nouveau quand on s'y attend le moins. L'amitié est précieuse, vitale...prenons-en soin à notre tour. Soyons solidaires, dans les bons moments mais aussi dans les plus difficiles...







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