vendredi 4 août 2017

Lettre à la fille de 30 ans que j'ai été






 Il y a 2 ans, j'écrivais à la jeune fille que j'ai été, à 20 ans (pour le lire, c'est ici)  Je me suis dit qu'il serait intéressant de refaire l'expérience en écrivant à l'adulte de 30 ans que j'ai été.J'ai adoré faire cet exercice et je vous le conseille fortement. Ça nous permet de prendre du recul et selon moi, il n'y a personne de mieux placé que nous pour se comprendre et se parler.

Chère Hélène,

Te voilà maintenant maman et mariée !  Dire qu'il y a 2 ans à peine, ta vie faisait un virage à 180 degrés, suite à la rencontre d'un homme qui allait tout changer. Parce que la vie est faite ainsi: de rencontres, de voyages, de virages, de changements, de décisions à prendre, d'imprévus et d'expériences de toutes sortes.

Toi qui rêvais de trouver ton prince charmant, celui qui allait t'accepter avec tes qualités (aussi nombreuses soient-elles !) , mais tes défauts aussi !  Celui qui allait t'ouvrir son coeur et être prêt à faire un bon bout de chemin à tes côtés. Dire qu'en 3 mois seulement, tout ton univers allait être chamboulé et que tu allais prendre la décision la plus importante de ta vie. Tu as choisi de tout laisser derrière et aller rejoindre ton nouvel amour à l'autre bout du monde, Hong Kong, plus précisément.  Vous vous y êtes mariés et êtes revenus à trois, en 2001, votre beau Cédric dans les bras. Décidément, l'an 2000 aura été toute une porte d'entrée vers ta trentième année !

Cette expérience fut des plus enrichissantes, culturellement, mais aussi une des plus angoissantes pour toi. Se retrouver dans un pays étranger, pour y voyager mais surtout pour y vivre, comportait son lot de défis.  Devenir maman à l'étranger, peut bien sûr faire en sorte que tu t'isoles et te donne entièrement à ton bébé, voulant le protéger à tout prix et te protéger également.  Facebook n'existait pas encore...ni Facetime, ni Skype. Alors tu écrivais des lettres, parlais au téléphone et écrivais dans ton journal intime, cadeau offert par ta grande soeur dans le but que la famille puisse lire tes aventures et mésaventures à la fin de ce long périple. Écrire t'a beaucoup aidée à passer à travers cette expérience et tes premiers mois en tant que maman. 

À cet instant de ta vie, beaucoup en toi a changé.  C'est à ce moment, à l'aéroport, que le cordon s'est vraiment coupé avec ta mère.  À 28 ans, il était plus que temps, non  ? Bien que tu n'habitais plus chez tes parents, un filament y restait toujours accroché et te refusait sans le savoir, de te faire entièrement confiance et de foncer dans la vie. Mais là, tu n'avais plus le choix ! 

Là-bas, tu a appris à te débrouiller toute seule. L'horaire de ton futur mari faisait en sorte qu'il travaillait des heures impossibles et qu'il arrivait tard à la maison. Alors toi, tu en a marché un coup ! Tu as appris à prendre le Métro, à jouer du coude sur les trottoirs pour te frayer un chemin, tu t'es perdue à maintes reprises et retrouvée par toi-même, a fait de belles rencontres de femmes québécoises, françaises, chinoises... Tu t'es émerveillée, a appris à cuisiner autre chose que du surgelé, a appris à vivre en couple et quelques mois plus tard, à devenir une maman. Tu t'es aussi beaucoup ennuyée, rêvé de sauter dans le prochain avion à maintes reprises et a beaucoup pleuré.

Bref, ta fin vingtaine-début trentaine t'a propulsée telle une catapulte dans la vie, n'est-ce pas ? De grands changements en si peu de temps. Un accouchement ponctué de plusieurs complications. Des mélanges d'émotions constants, allant du bonheur à l'ennui, de l'extase à la tristesse, de la reconnaissance à la colère, de la confiance à l'insécurité, et j'en passe ! 

Ce bagage d'expérience t'aura rendue plus forte, tout en t'ayant fragilisée. Avec du recul, il est clair que cette aventure t'a beaucoup appris et t'a énormément apportée, mais elle a aussi laissé une blessure qui tarde à se cicatriser.  En ce début trentaine, nouvellement maman et mariée, il est primordial d'y voir et de panser tes plaies afin que tu puisses profiter pleinement de cette nouvelle vie qui s'offre à toi. Après tout, tu es maintenant de retour parmi les tiens, tu as un bébé en santé malgré l'accouchement difficile et tu as un mari qui t'aime plus que tout ! 

Et qui sait ? Peut-être que votre famille s'agrandira dans un avenir rapproché et que tu seras alors  outillée davantage pour mieux profiter des petits et grands bonheurs et pour affronter les embûches que la vie mettra sur ta route. S'il t'arrive encore de te perdre (physiquement, professionnellement, et émotivement), je te souhaite de te retrouver, tout au long de ta vie, comme tu as si bien sû le faire à Hong Kong.


Hélène, 45 ans 

Vue du balcon, Discovery Bay, Hong Kong



jeudi 3 août 2017

Puisque le temps, lui, n'attend pas...

En ce petit matin tranquille, j'ai eu envie de partager avec vous un billet que j'ai écrit il y a quelques années sur mon blogue Pantoufles et escarpins. Peut-être parce que je réalise de plus en plus à quel point le temps file... Probablement parce que mes 2 enfants viennent de terminer le primaire et le secondaire, et que cette année de congé, prise pour travailler sur mon entreprise, tire à sa fin ! Alors voici:

Le temps file, se faufile, se défile... Il poursuit son parcours sans jamais s'arrêter, nous surveillant du coin de l'oeil, sourire en coin, montre à la main. Le temps court...pris de panique, crie au feu et se pousse. Le temps ne fait que passer à la vitesse lumière, foudroyant sur son passage ceux qui n'ont su le défier.

Puisque le temps, lui, n'attend pas après le bonheur...il fait ce qu'il a à faire, de seconde en seconde, sans se poser de questions. Il garde sa vitesse de croisière et se fond dans le décor...pendant que certain le regarde passer sans crier gare. 

Puis, il frappe...parfois fort, causant la pire des tempêtes, celle qu'on n'a pas vu venir. Il nous surprend sournoisement, sans avertir, engouffrant avec lui nos plus beaux rêves d'avenir. Le temps nous a glissé entre les doigts, s'est enfuit à vive allure et ne reviendra pas. 

Alors...qu'attendons-nous pour défier le temps et vivre intensément chaque moment qui nous est offert? Puisque le temps, lui, n'attend pas...il n'en tient qu'à nous de vivre la vie dont on a droit. N'attendons pas le bonheur, créons-le, ici et maintenant. Une parole, un geste, un sourire...et on va changer le monde, une seconde à la fois. 

Quelle est votre recette pour profiter du moment présent ?